Quand on évoque l’expression artistique, on ne peut pas occulter l’existence d’une origine émotionnelle a chaque création. L’artiste au travers de son oeuvre transmet une représentation tangible de ses émois. Il arrive a transfigurer ses pulsions, ses instincts en réalité subjective à travers un objet : une sculpture, un dessin, une poésie, un long-métrage… C’est en cela que le créateur et le psychanalyste sont semblables car ils travaillent sur le même objet : l’analyse pour l’analyste et le matériau pour l’artiste.
A travers son oeuvre, l’artiste saisit le spectateur par un effet de résonance émotionnelle. Le spectateur quant à lui se laisse toucher par l’univers fantasmatique de l’artiste si ce dernier fait écho à son monde interne. Symboliquement, l’oeuvre peut-être perçue comme une offrande narcissique et narcissisante permettant à l’artiste et au récepteur de se confronter à leur intériorité. Il en est de même en analyse notamment avec le phénomène projectif. Un processus au cours duquel le patient transporte un élément de son espace psychique interne dans un monde qui lui est extérieur : un objet ou une personne.
L’art est donc pour plusieurs grands psychanalystes une sorte de vecteur qui facilite nos traversées émotionnelles. C’est un moyen pour l’artiste de transformer sa souffrance, de contenir ses angoisses, de s’abandonner à ses pensées dans le but de créer quelque chose de beau, d’utile, d’universel. C’est ce qu’on appelle en psychanalyse le concept de sublimation. Définit par Freud, il est décrit comme un mécanisme de défense permettant de changer un but sexuel pour un but élevé avec une grande valeur sociale.
De nos jours, les bienfaits psychiques de l’art ne sont donc plus a démontrer. L’expression artistique a d’ailleurs pris ses marques en séance grâce a des outils comme le dessin, la musique, l’écriture… Ces compléments permettent au patient d’extérioriser ses pensées et de les apaiser. Comme le disait Lacan : « L’art est une forme de communication en lien direct avec notre l’inconscient, une façon d’organiser et de calmer le vide que nous ressentons en nous. »
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