Le temps en séance peut s’apparenter a un instrument de mesure qui donne le tempo, installe un rythme ouvrant la voie à la sphère de l’imaginaire, du fantasme, des rêveries et de l’inconscient. La séance devient un espace « hors du temps » où l’on n’y dépose nos pensées, nos ressentis et peurs profondes. Dans ces instants précieux, nous pénétrons au coeur de notre monde intérieur errant entre présent, passé et futur. C’est un voyage où l’âme n’a pas d’âge et la notion de temporalité paraît chimérique. Partons à la découverte de ce temps sacré. 

L’analyse a son propre cadre temporel avec ses étapes et moments de mutation. Chaque phase conduit progressivement le patient sur un chemin de transformation. On dénombre cinq grands moments : l’exploration, l’élaboration, la création, la réparation et la libération. Ces temps-forts font partie intégrante du travail analytique, ils amènent le patient a revisiter son histoire, a favoriser l’émergence de ses émotions, a accéder à des fragments de sa mémoire traumatique et a repérer ses schémas répétitif. C’est un espace à part où l’authenticité prédomine. 

Dans la cure, le patient est maître de son avancement, néanmoins, il est dû devoir du psychanalyste de l’accompagner avec patience et bienveillance dans cette traversée. Pour l’analyste, ce qui se passe dans l’ici et maintenant est un moyen de descendre dans les pensées atemporelles, symboliques du patient afin d’y déceler des parallèles entre son présent et passé. Car, c’est en prenant le temps de concevoir l’existence d’un passé et d’en apaiser la charge émotionnelle que le patient pourra imaginer son avenir.