Je m’attaque ici a un vaste sujet, un sujet passionnant mais complexe idéologiquement parlant et sur lequel les stéréotypes psychosociologiques et les préjugés de tous ordres sont encore très puissants. A travers les époques, ces préjugés n’ont pas épargné non plus les psychanalystes sur ce que Freud a appelé « le continent noir ». Alors comment la sexualité féminine est-elle traitée en psychanalyse ? Quels ont été les apports des théoriciens sur ce sujet ? C’est ce que nous allons découvrir à la lecture de cet article.
La question de la sexualité féminine a été amorcée au détour de la première vague des mouvements féministes entre 1850 et 1949. C’est notamment avec l’essai de Simone de Beauvoir « le Deuxième sexe » que les langues ont commencé à se dénouer. Pour autant, ce sujet a toujours fait l’objet de vives controverses au sein de la communauté analytique. C’est seulement en 1960, qu’une description phénoménologique et génétique de l’évolution de la fille a pu voir le jour grâce a l’essai de Françoise Dolto « Sexualité féminine ».
Dans cet ouvrage, Dolto réfute la théorie de Freud affirmant que le monisme sexuel est d’une essence “mâle” de la libido humaine, ce qu’il nomme aussi le « phallicisme » l’idée selon laquelle la fille veut originellement être un garçon. Partant de ses nombreuses observations, Dolto explique que dans le cas où la mère n’a pas refusé de répondre avec vérité aux questions de sa fille sur la génitalité, le fameux dépit du pénis est vite dépassé.
Partant de ce constat, Dolto induit que les paroles de la mère joue sur l’éthique génitale da la fille. C’est d’ailleurs, à partir du 25éme, 30éme mois de l’enfant que le rôle implicite ou explicite du verbal, du sensoriel, du corporel et sensuel des parents est capital pour l’avenir de la sexualité et de la personnalité de la future femme. Si l’enfant est éduqué par une mère maternelle et satisfaite sexuellement par un homme au comportement paternel alors tout sera en place pour la constitution d’un comportement émotionnel et sexuel féminin puissant.
« A son sens, la femme n’a pas vraiment changé, c’est la société qui a une nouvelle attitude face à la jouissance sexuelle, un discours érotologique, accompagnée de techniques d’entrainement, est une résistance à la compréhension de ce qu’est une relation entre les êtres humains. »
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